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La transformation digitale des sociétés de taxis est en marche - Visionarymarketing : les interviews
Le conflit entre les VTC et les taxis a alimenté la presse en France et à l’étranger. La législation a encore un temps de retard, et le point d’équilibre entre les deux modèles n’a toujours pas été trouvé. Devant une telle confrontation où l’on a du mal à entrevoir une issue, on peut s’interroger sur la capacité de l’économie traditionnelle à évoluer pour tirer parti de la technologie face aux entreprises « digital natives ». En vérité, il n’y a pas bataille entre l’économie traditionnelle et l’économie numérique : l’économie dite traditionnelle doit savoir se renouveler avec le numérique si elle veut survivre à la concurrence des nouveaux venus. Cet apport de concurrence est donc bénéfique aux entreprises traditionnelles pour peu qu'elles accélèrent leur transformation digitale et deviennent à la fois plus innovantes et productives. Toutefois, lorsque l’on dit « se renouveler avec le numérique », il ne s’agit pas de considérer la technologie comme un aboutissement : elle doit permettre à l’entreprise de faire évoluer son modèle économique pour être plus efficace, et non en rester au stade du gadget… Dans cette optique, les Taxis Bleus ont choisi de réagir et de lancer une innovation qui a fait parler d’elle : des boutons, disponibles dans de nombreux points (hôtels, commerces, accueil d’entreprises…) permettent d’appeler un taxi en moins de 10 minutes. Une innovation un peu surprenante, tant nos yeux sont fixés sur les smartphones, tablettes et autres objets connectés, mais qui pourrait s’avérer payante pour cette entreprise transportant 13 millions de passages par an ... à condition d'être capable de déployer cette innovation de façon suffisamment large et rapide pour que la mayonnaise prenne. Un défi, on le voit, qui n'est pas que digital. Pour nous en parler, Yann Ricordel, le directeur général des Taxis Bleus a accepté de répondre à nos questions.
Vous annoncez une innovation étonnante pour une compagnie de taxis…
Il s’agit d’un bouton connecté : on le propose à tous les restaurants, commerçants, hôteliers etc. Cela permet en une pression de commander son taxi. Le taxi le plus proche arrive en moins de 10 minutes : il est automatiquement sollicité sans intervention humaine.
Il n’y a pas besoin de smartphone et de logiciel pour appeler un taxi : peut-on parler de rétro-innovation ?
C’est la consécration de la simplicité. Les usages avec le smartphone sont plutôt enrichis : on rend internet riche et accessible, mais il faut s’enregistrer et utiliser des services additionnels. On est dans un monde qui se complexifie et on a tous besoin de revenir à quelque chose de moins compliqué. La technologie doit être au service de la simplicité d’usage et les objets connectés doivent amener cette simplicité dans la consommation. Appeler un taxi en appuyant sur un simple bouton, c’est ce que demandent 80% de nos clients.
Comment est branché ce bouton ?
Il y a une microsim embarquée. L’alimentation se fait par pile ou par un câble USB qui peut être connecté au secteur. On peut pré-paramétrer ce bouton selon l’adresse, mais aussi la configuration de l’endroit : par exemple dans un salon, on va préciser au taxi de se garer devant la porte E pour faciliter sa rencontre avec le client.
Dans ce domaine, on attend l’innovation chez Uber, un peu moins chez les compagnies comme la vôtre. Est-ce la crainte de l’Uberisation qui vous a poussé à innover ?
On oppose souvent trop souvent l’économie traditionnelle à l’économie numérique. Nous avons les mêmes clients,