Parole aux Romands
«Il ne faut plus parler de produits péchés, on n’est pas à l’église»
Les maladies transmissibles, le Covid-19 ou la variole du singe plus récemment, ont dominé le débat de santé publique ces dernières années. Mais même en 2020, malgré les 9000 personnes ayant succombé au Coronavirus, les maladies non-transmissibles, comme le cancer ou les maladies cardiaques, restent les deux premières causes de décès en Suisse.
De nombreux facteurs de risques favorisant le développement de telles maladies sont liés à nos habitudes, comme la sédentarité ou une alimentation déséquilibrée. Si la santé est avant tout une thématique individuelle, les coûts directs et indirects liés à ces maladies sont supportés par la collectivité. Voilà pourquoi de nombreux experts et élus politiques attendent de l’Etat une intervention plus déterminée. Le secteur privé, en particulier le secteur agro-alimentaire, est souvent relégué à un rôle de second plan, et fait souvent l’objet d’interventions politiques.
- Quelles sont les opportunités, mais aussi les défis pour le secteur agro-alimentaire ?
- Les pratiques à l’étranger peuvent-elles servir d’exemple à la Suisse ?
- Quel rôle le secteur privé peut-il jouer dans la prévention ?
Dans ce podcast, nous accueillons Bettina Borisch, experte en santé publique, avec de nombreux mandats sur le plan international et au sein de l’OMS, et Professeure à l’Institut de santé globale à Genève depuis 1995, et Diego Taboada, Senior Researcher à Avenir Suisse dans le secteur de la santé et également auteur d’une étude publiée en 2022 intitulée «Plus d’initiative privée dans la santé publique».
Lors de la discussion, si Bettina Borisch souligne la nécessité d’encourager une baisse de la production et de la consommation de produits à risque comme le sucre, le sel et les matières grasses, elle trouve peu approprié de parler de produits-péchés. Cette appellation culpabilise les victimes d’obésité et de tels termes s’avèrent contreproductifs dans la lutte contre les maladies non-transmissibles. Diego Taboada indique que si plus de transparence est en effet nécessaire, il est inutile de rendre le nutri-score obligatoire, car les entreprises l’utilisent déjà, en réponse à des exigences de plus de transparence de la part des consommateurs. Les entreprises ont un rôle à jouer car elles sont les mieux à même de répondre à la demande des consommateurs.
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