Mon chemin heureux
#008 (S1) Celui qui est parti comme un voleur
Celui qui est parti comme un voleur
Je n’ai pas le choix, je dois m’en aller.
Mes pieds marchent sans ma tête et ma tête sans mon cœur.
C’est vrai, cette vie, c’est bien moi qui l’ai librement choisie.
J’avais alors pris de grandes décisions,
Avec courage et convictions.
Comment expliquer alors que ces actes que je répète,
Ont créé un personnage qui n’est pas moi ?
Pourquoi ai-je le sentiment maintenant,
D’être prisonnier des attentes des autres ?
Cette vie autrefois choisie avec plaisir est devenue mon carcan,
Et mes décisions passées se sont refermées m’enserrant tel un étau.
Je suis pris au piège, détenu en cage dans une vie que j’ai créé moi-même
Et d’années en années, je perpétue l’imposture :
Je répète machinalement ces gestes et habitudes routiniers,
Comme une escroquerie, je mime ce que j’ai été autrefois.
Je joue à être une mauvaise imitation de moi-même,
Je joue une vie qui m’écœure à petit feu,
Je fais semblant d’être ce que je ne suis déjà plus,
Et je vis en marge de ma vie sans y adhérer pour un sou.
Et alors quoi ? Je devrais tout arrêter ? Dire la vérité ?
Après tout cette vie, je l’ai voulu !
Elle m’a longtemps entouré, protégé, préservé,
Et je devrais maintenant lui tourner le dos ?
A quel moment mon médicament est-il devenu mon poison ?
Et puis tout quitter pour devenir qui ? Je n’en ai aucune idée.
Mais ce qui est sûr, c’est que je ne peux plus continuer ainsi
A avancer dans les lignes droites de mon cadre contraignant.
J’étouffe dans ce costume maintenant trop petit,
Dans cette vie que j’ai construite mais qui ne me contente plus
Dans cette réalité-là, il est clair que je ne peux plus exister.
Comment faire ? Comment m’évader ?
Comment tout quitter ? Comment tout avouer ?
Comment dévoiler cette comédie insupportable qui dure,
Toutes ces années à faire semblant d’être moi,
Tous ces faux semblants et cette trahison qui perdurent.
J’en ai même honte de vouloir être quelqu’un d’autre,
J’ai honte de ne pas être capable de pouvoir me satisfaire,
J’ai honte de vouloir plus, de vouloir mieux,
J’ai honte de trouver cette vie que j’ai voulu, finalement être si peu.
Mais je n’ai pas le choix, cette vie m’entrave et m’étouffe,
Je dois respirer, me libérer, me dévoiler…
Pourtant, je fais toujours semblant d’être des leurs …
Mais j’ai déjà trahi et déserté comme un lâche,
Au fond, je suis déjà parti de cette vie comme un voleur.