METACLASSIQUE
Métaclassique #49 – Trahir
En 2007, chez L’Harmattan, Jean
Goury a publié un essai, sous un titre ouvertement alarmiste : C’est
l’opéra qu’on assassine ! Aucun suspens sur l’auteur du crime :
le coupable est tout trouvé, c’est le metteur en scène. Et comme Jean Goury
considère que l’opéra est de toute façon un genre mort, l’assassinat est tout
relatif. Mais pour montrer qu’assassiner un genre mort n’est même pas très
créatif, il montre que les metteurs en scène opèrent leurs gestes de
désacralisation en suivant des règles à peu près sempiternelles, qu’il présente
ironiquement comme une liste de dix commandements :
1. La musique, tu ignoreras. 2. Le livret, tu ne suivras pas. 3. L’époque, tu changeras. 4. Le crapoteux, tu privilégieras. 5.. Le nu, tu montreras. 6. Au décor et aux costumes, tu t’en remettras. 7. De cohérence, tu ne t’embarrasseras pas. 8. À diriger les acteurs, tu ne te fatigueras pas. 9. Les idéologies totalitaires, tu évoqueras. 10. La confusion, tu entretiendras.
Au lieu de prendre position pour ou contre les mises en scène d’opéra, Métaclassique propose d’en détailler les enjeux avec le musicologue Jean-Jacques Nattiez, auteur d’un essai : Fidélité et infidélité dans les mises en scène d’opéra publié dans la collection Musicologies des éditions Vrin.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.