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La richesse créée par les administrations publiques est-elle correctement prise en compte ?

October 11, 2023

Voix : Natacha Valla et Pierre-Olivier Beffy


Texte : Pierre-Olivier Beffy


J’aimerais savoir : la richesse créée par les administrations publiques est-elle correctement prise en compte ?


La valeur ajoutée des administrations publiques, c’est à peu près un cinquième du PIB français c’est ça ?


Oui, tout à fait. Les services régaliens comme la police et la justice, l’éducation nationale ou les soins de santé sont produits par l’administration publique et apportent une valeur ajoutée, comme cela serait le cas si ces activités étaient produites par le secteur privé.


Je comprends, mais comment on mesure par exemple la valeur ajoutée d’un enseignement ? Cela dépend du professeur ?


Il est en effet très difficile d’avoir des statistiques sur la valeur pédagogique d’un enseignement professeur par professeur. Et puis cela reste une question assez personnelle car certains élèves vont trouver un prof génial alors que d’autres trouveront son enseignement peu adapté à leurs attentes. Tout cela est subjectif ! Le choix a donc été fait de valoriser le travail de l’enseignant par son coût, c’est-à-dire son salaire. Et c’est comme cela pour tous les services publics.


Mais c’est assez réducteur de ce qu’un professeur peut nous apporter ?


Disons qu’il s’agit d’une convention comptable qui a l’avantage de reposer sur des grandeurs mesurables et cohérentes avec les mesures d’autres activités économiques. Mais cela reste une convention imparfaite, j’en conviens. En outre, en formant les élèves, le professeur augmente leur capacité à produire demain. Mais comme le PIB mesure la valeur ajoutée aujourd’hui, on ne mesure pas les apports à long terme de l’enseignement pour les élèves.


Donc un professeur apporte bien plus dans le temps que ce que mesure le PIB aujourd’hui ! Au final, il ne faut pas surinterpréter la mesure du PIB sur la qualité des services publics. Il s’agit d’une convention comptable par le coût. Ce coût a l’avantage d’être mesurable mais il ne dit rien de la qualité du service public rendu.