Les podcasts de l'éco à venir
Pourquoi révise-t-on régulièrement les chiffres de la croissance ?
Voix : Chloé Derouen et Julien Pouget
Texte : Julien Pouget
J’aimerai savoir, pourquoi les chiffres de la croissance sont-ils régulièrement révisés ?
Avant de parler des révisions des chiffres de la croissance, à quelle fréquence sont-ils publiés ?
L’Insee publie l’évolution du PIB avec un rythme trimestriel d’une part, et annuel d’autre part. Pour chaque trimestre, deux estimations de croissance trimestrielle sont publiées, à un mois puis deux mois après la fin du trimestre. Et en parallèle, un chiffre annuel consolidé est publié, en général fin mai pour la France.
Mais pourquoi y-a-t-il plusieurs publications successives pour une même période ? En d’autres termes, pourquoi les chiffres de croissance pour un trimestre ou une année donnée changent après avoir été publiés ?
Le PIB se calcule à partir d’un nombre très important de données. Et certaines de ces données sont disponibles plus rapidement que d’autres, même si elles sont un peu moins précises. Il y a donc un arbitrage à faire entre la rapidité et la précision de l’estimation. Pour une année donnée, le travail complet de collecte nécessite 3 ans…
Mais on ne va pas attendre 3 ans pour avoir des informations sur la croissance !
Bien sûr que non. C’est la raison pour laquelle on fait une première estimation que l’on corrige ensuite.
Mais les premières données fournissent vraiment un diagnostic suffisamment solide ?
Les premières estimations du PIB s’appuient sur des données d’enquêtes et des premières remontées administratives. Elles sont ensuite affinées avec les données provenant de l’ensemble des acteurs économiques, publics et privés. Elles sont donc parfois révisées, sans que le diagnostic conjoncturel soit bouleversé, en général. Mais il gagne en cohérence et en précision car derrière le PIB, la comptabilité nationale met en cohérence de nombreux indicateurs tels que le pouvoir d’achat des ménages, l’investissement ou la consommation.
Donc pour résumer, plus le temps passe et plus l’information est précise, même si les premières estimations donnent souvent déjà une bonne image du PIB ou des indicateurs qui en dérivent.