Collectif pour la Vérité des Urnes

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GUINÉE : SUSPENDRE LA CEDEAO POUR RÉUSSIR LA TRANSITION

September 26, 2021

Depuis que le Président Alpha Condé a changé la Constitution guinéenne pour effectuer un troisième mandant anticonstitutionnel alors qu’il n’a pas gagné les élections présidentielles précédentes, il a opté pour une sortie du pouvoir par une insurrection ou un coup d’Etat. En fait, c’est l’échec de la France qui en sous-main a manœuvré pour mettre à la tête de l’Etat une personnalité qu’elle croyait pouvoir manipuler.
1. COUP D’ETAT MILITAIRE CONTRE COUP D’ETAT CONSTITUTIONNEL
Ayant semblé réussir à mater l’insurrection par l’exil de la plupart des responsables de l’opposition guinéenne sans compter les arrestations arbitraires, les check-points dans les quartiers chauds, et la destruction des biens de responsables de l’opposition, c’est le coup d’Etat du 5 septembre 2021 qui a fait sortir par la petite porte le désormais ex-président de la Guinée, Alpha Condé qui a vu son titre de professeur, non confirmé, disparaître instantanément.
Au pouvoir depuis onze années, c’est un commando des Forces spéciales emmené par le colonel Mamady Doumbouya, qu’il a lui-même choisi sur une base ethnique qui l’a renversé et suspendu les institutions.
Les chefs d’Etat de la CEDEAO responsables en premier ressort du non-respect des deux mandats présidentiels qu’ils s’étaient assignés, ont évité d’envoyer Faure Gnassingbé, le président du Togo qui en est à son quatrième mandat présidentiel sur une base illégale et anticonstitutionnelle. C’est donc le président en exercice de la CEDEAO, le Président ghanéen, Nana Akufo-Addo, et le Président ivoirien, Alassane Ouattara, connu pour ses positions alignées sur la France qui ont fait le déplacement pour sauver Alpha Condé, et tout au moins obtenir sa libération.
La junte a repoussé les demandes de la Cédéao concernant la libération de l’ex-président Alpha Condé et l’organisation d’élections dans les six mois
Dans sa conférence de presse du 18 septembre, le colonel Amara Camara, porte-parole de la junte regroupé sous le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD), expliqué que le Colonel Doumbouya a gentiment mais fermement repoussés les exigences de la CEDEAO.
Il a rappelé que qu’en Guinée comme au Mali, les élections ne doivent pas être la priorité des transitions. La réalité est que la CEDEAO a systématiquement gagné du temps pour soit renforcé la position du président en situation délicate ou alors a tenté de le remettre en selle. L’expérience aidant, la junte a expliqué à la délégation que les « erreurs du passé » ne seront pas rééditer.
La CEDEAO a systématiquement soutenu tous les coups d’Etat constitutionnel dans la sous-région et n’a aucune légitimité à s’opposer à un coup d’Etat militaire dans la sous-région, dès lors que les organisateurs s’appuient sur la défense des intérêts des peuples.
2. DEFENDRE LES INTERETS DU PEUPLE SOUVERAIN EN GUINEE
La priorité du moment est qu’au même titre que la junte, la CEDEAO apprenne à « écouter les aspirations légitimes du peuple de Guinée » et que « seul le peuple souverain de Guinée décidera de son destin ».
Concernant la libération de l’ex-président Alpha Condé, le colonel Amara a précisé que « l’ancien président demeurera en Guinée » dans un lieu choisi par le CNRD, autrement dit, c’est le gage d’une monnaie d’échange et vraisemblablement pour obtenir les informations sur tous les contrats et accords secrets.
Sur la transition, il est question de refonder l’Etat et de lutter contre la corruption. De ce fait, l’exigence de la CEDEAO d’avoir une transition de six mois a été rejetée par le rééditer Colonel Doumbouya.
Chacun sait que les militaires sont des piètres gestionnaires de l’Etat en Afrique. Aussi, il importe que le Colonel Doumbouya clarifie rapidement le rôle de l’armée pendant et après la transition et fixe un délai à cette t...