UPR Yvelines

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Accord UE / USA : Une nouvelle trahison de la Commission Européenne

July 28, 2018

L’Union européenne est obligée d’importer 78,6 % du soja qu’elle consomme. Or au lieu de réduire, comme le bon sens le voudrait, ce déficit et d’envisager un plan protéines pour l’Europe afin de rééquilibrer les productions et sécuriser son alimentation, Jean-Claude Juncker semble fier d’annoncer des décisions unilatérale aggravant la situation car important toujours plus de soja des États-Unis qui sera évidemment OGM cultivé avec du glyphosate.
En menaçant de taxation les exportations automobiles allemandes aux États-Unis, Donald Trump a su se mettre en position de force pour négocier un accord favorable à tel point que même le président Macron a émis des réserves.
Pour éviter une dépendance alimentaire qui s’est manifestée dans le passé avec l’embargo sur le soja des États-Unis en 1973, l’intérêt de la France serait de développer sa souveraineté alimentaire.
Le Lupin semble être une piste intéressante. En effet, la graine de lupin blanc est riche en protéines. Les Russes, spécialistes de la plante, peuvent aider les Français à développer ce remplaçant potentiel du soja américain.
Rappels historiques
Le lupin tomba dans l’oubli en Europe jusqu’à la crise de 1929. Pour s’affranchir de leur dépendance vis à vis des tourteaux importés (déjà à l’époque !), les Allemands firent des recherches sur des plantes riches en protéines. Le soja et la luzerne ne donnaient pas de résultats suffisamment performants, et le lupin fut sélectionné pour son meilleur rendement, à condition toutefois d’obtenir des variétés pauvres en alcaloïdes. Ainsi le professeur Sengbush de l’institut Kaiser Wilhem de Muncheberg réussit à obtenir 7 lupins peu amers, dont la culture se développa rapidement. Sept ans plus tard, en 1938, 78 000 ha furent ensemencés.
Puis vint la guerre et le lupin, comme les autres légumineuses, déclina en Europe occidentale, mais pas en Europe de l’Est, qui poursuivit cette culture en Hongrie, en Pologne et en URSS.
Après 1945, les États-Unis jouant de leur force économique et militaire en Europe, imposèrent à notre agriculture un modèle d’alimentation animale basée sur des cultures de climat chaud dont ils avaient le monopole commercial et qui ne sont pratiquement pas exploités en Europe. Aussi, les États-Unis laissèrent-ils l’Europe se couvrir de maïs, mais interdirent les protéagineux pouvant concurrencer le soja. Toute volonté de sortir de cette dépendance a fait depuis, aussitôt l’objet d’un rappel à l’ordre musclé.
Dès 1962, avec la mise en place de la politique agricole commune (PAC), la CEE (Communauté
économique européenne) fait le choix de favoriser la production céréalière au détriment de celle des oléoprotéagineux : c’est le Kennedy round. Cette tractation imposera à l’Europe l’entrée des produits de substitution aux céréales (PSC) sans droit de douane. Cette brèche ouverte sera élargie, en 1967 au soja.

En 1973, pour des raisons climatiques, la production de soja chute aux États-Unis, son prix monte et le gouvernement américain, pour protéger les intérêts de l’industrie du soja, décrète un embargo du soja à l’exportation. La dépendance de l’Union européenne dévoile toute la vulnérabilité du système.

En réponse à cette situation, des mesures volontaristes furent prises dès 1975 pour mettre en place un plan protéines pour l’Europe (soutien aux cultures de protéagineux et d’oléagineux, développement de nouvelles variétés utilisables dans l’alimentation animale). Le taux d’autosuffisance repassa à 40% au milieu des années 1980.

L’Europe essaiera par cinq fois d’instaurer une taxe à l’importation sur les oléagineux. Mais elle fut repoussée à chaque fois par les lobbies de l’alimentation animale et par les États-Unis.

En 1992, toujours sous la pression des États-Unis, au cours des négociations du GATT (Uruguay